Le cri d’une personne qui semble être fatiguée d’attendre. La prière d’un fidèle ayant conscience de son incapacité.
Jusques À Quand? Le cri d’une personne qui semble être fatiguée d’attendre. La prière d’un fidèle ayant conscience de son incapacité. Les plaintes d’une foule qui soupire après une justice qui, apparemment, se tarde à venir. La frustration d’un groupe qui cherche
désespéramment des solutions aux problèmes cuisants de notre époque. L’impatience d’un condamné qui, conscient de sa faute, aimerait vite voir l’exécution de sa sentence. Jusques À quand ? C’est l’abattement, la désolation, l’impatience, l’affaiblissement à son plus bas niveau.
L’absence de leadership dans une nation peut conduire à de tragiques conséquences. Nous l’avons assisté au Vénézuéla où une opposition intransigeante face à un gouvernement déterminé à ne pas fléchir préfère l’instabilité et la destruction des infrastructures
économiques et sociales au lieu d’arriver à un compromis salvateur. En un temps record, des millions de vénézuéliens laissent le pays pour aller chercher la vie vers d’autres horizons. Rien n’est fait pour arrêter le flot qui continue à se déverser. Jusques à quand ces politiciens cesseront-ils de faire de la politicaillerie pour voir le bonheur du pays ? Ce pays était si beau, ce peuple si fier, si hospitalier! Pourtant aujourd’hui, ses ressortissants sont en train d’expérimenter les affres de l’immigration en allant chercher du secours ailleurs. Fragile Civilisation !
Une crise de compétence dans une communauté pourrait poser d’énormes difficultés au progrès ou à l’évolution de celle-ci. L’exemple ici est la diaspora haïtienne aux Etats-Unis. Un corps sans tête ! Livrée à elle-même, à la merci de tout un chacun, elle n’a personne pour la guider, personne pour défendre ses intérêts. On ne fait que l’exploiter. Outrancièrement. Faute de compétence ou par complexe d’infériorité, ses enfants l’abandonnent à son sort. Elle est méprisée, insultée, vilipendée. Elle ne peut même pas se référer à la mère-patrie dont elle est issue, c’està-dire Haïti. En somme, Une nation respectée produira une diaspora respectable. Haïti n’est plus respecté. La situation anarchique qui sévit dans le pays le prouve véritablement. Soyons sérieux, une nation qui tolère qu’on kidnappe ses enfants, les viole, les tue sans autre forme de procès, un peuple qui honore ses corrompus en les propulsant au timon des affaires, un pays où les jeunes n’envisagent leur avenir que dans l’immigration, peu importe le coût, ce pays-là ne peut se faire respecter. Et les bòkò, les mambos, les hougans, les malfaiteurs qui gangrènent la conscience haïtienne, les charlatans de pasteurs qui prostituent le beau nom de Jésus, le Sauveur. Oui, nous devons être à même de nous autocritiquer, de pointer du droit nos tares, d’évaluer nos faits et gestes, de nettoyer nos maisons, d’enlever nos saletés. Sinon, l’étranger nous jugera sévèrement. Et s’il nous juge parce que nous sommes coupables, taisons-nous pour l’amour du ciel ! Ne nous laissons pas emporter par l’émotion ni par un patriotisme déraisonné. Jusques à quand notre communauté aura-t-elle des hommes et femmes compétents pour réagir de manière proactive contre certains énergumènes qui voient en nous une proie facile à avaler ? L’arbre de l’improvisation ne produit pas toujours
de bons fruits. Arrêtons-nous d’improviser. Il est temps d’avoir un leadership compétent et sérieux, doué d’un esprit d’altruisme poussé qui envisage la bonne gestion de la diaspora haïtienne pour le meilleur de nous tous. Oui ! Jusques à quand cesserons-
nous d’être un peuple divisé et méfiant entre nous-mêmes ?
Pendant 30 ans, L’Olivier, ce magazine évangélico-culturel, a existé dans cette communauté avec l’objectif premier de donner une plateforme aux chrétiens de nos églises pour propager l’Evangile du Christ. Par la grâce du Seigneur, nous avons affronté les multiples challenges qui s’étaient dressés devant nous pour conserver ce produit fini qui donne un sens de prestige à la diaspora. En juin 1988,
le premier numéro de l’Olivier a été publié. Dans ce numéro, il était écrit quelque part dans l’Editorial : « Je sens le vide dans mon esprit. Un vide brumeux. Un vide noirâtre. Comme tous les autres vides d’ailleurs ! Un vide qui, dans la léthargie des choses, s’élargit, s’approfondit. Jusqu’où cela arrivera-t-il ? Qui ou quoi le comblera? Personne ne sait… » En juin 2018, soit 30 ans après, ce vide dans
la diaspora se métamorphose en une crise aigüe de leadership et de compétence. Posons-nous encore la question: Jusques à quand ce vide sera-t-il comblé? Dieu seul sait.
Ayant à l’idée ces années de publication qui ont fait la différence en terme de progrès et de compétence au sein de la communauté, tout simplement, disons à tous nos coéquipiers et aux lecteurs de L’Olivier : Joyeux 30ème anniversaire.