En Matthieu 11:12, Jésus, Fils de Dieu et Rédempteur du monde, avance ceci: ‟Depuis le temps de Jean-Baptiste et jusqu’à présent, le royaume des cieux est forcé, et ce sont les violents qui s’en emparent”. Ce verset d’une haute portée est facile à saisir. Que personne ne s’empresse de lui donner une mauvaise interprétation touchant la chair et le sang. Il est à souligner que le christianisme condamne toute forme de violence, à savoir soumettre quelqu’un à de mauvais traitements tant corporels que psychologiques, annihiler par des sévices sa potentialité. A travers le Nouveau Testament, nous ne relevons aucun geste de violence effectué ou commandé par Jésus. Au contraire, Jésus se dresse, par des paroles pleines de sagesse, contre ses disciples enclins à la violence, tel : Pierre qui, au moyen de son épée, trancha l’oreille de Marcus faisant parti de l’escouade de soldats délégués pour l’arrêter. Et Jésus de lui réprimander : ‟Mets ton épée à sa place” (Matthieu 26:51-52). Les fils du tonnerre (Jacques et Jean) ont été sagement réprimés par Jésus pour lui avoir demandé de leur permettre de faire descendre du ciel du feu pour consumer la Samarie avec tous ses habitants. Pourquoi? Parce que les gens de cette contrée les empêchaient d’y passer pour se rendre à Jérusalem (Luc 9 : 51 à 56).
Dans le sermon sur la montagne, exposé de toute la doctrine chrétienne, Jésus enseigne à Ses disciples de se tenir éloigner de toute violence et de ne pas en pratiquer (Matthieu 5:21 à 26 et Matthieu 5: 38 à 48 ), car la violence est une plante venimeuse, dont la ramification rend même une vallée impropre à l’agriculture. La violence ne fait pas le bonheur d’une communauté. Au contraire, elle l’appauvrit, elle la ruine. Chaque nation, chaque famille, chaque association, chaque institution, chaque religion, a pour devoir d’enseigner “La non violence à ses citoyens, à ses enfants, à ses adhérents, à ses ouailles.
Retournons à Matthieu 11:12, Jésus déclare que, depuis le temps de Jean-Baptiste et jusqu’à présent, le Royaume de Dieu est forcé, et ce sont les violents qui s’en emparent. Dans ce verset Jésus, Fils de Dieu, n’insinue point les premières définitions de la violence comme mentionnées au début du texte. L’enseignement de Jésus implique une disposition délibérée, sans contrainte, c’est-à-dire, on prend sur soi la ferme résolution, la détermination de suivre sans relâche, contre vents et marées, l’objectif qu’on s’est fixé. Dans ce cas, on peut s’exténuer, se fatiguer, s’épuiser volontairement pour la cause à laquelle on s’engage, voire quand on sait sciemment qu’on obtiendra le résultat escompté. En reprenant l’Histoire de l’Église, nous relevons des frères et sœurs chrétiens qui se sont voués à l’œuvre du Seigneur corps et âmes, soit en prêchant la parole de Dieu, soit en s’adonnant au relèvement des conditions poignantes des déshérités du sort. Vivre avec les malades, les aider, les soigner deviennent le cri de leur cœur. Dépenser leur argent pour les pauvres, les enfants des rues livrés à eux-mêmes, les orphelins, les mères abandonnées avec des enfants sur leur bras, prendre soin des vieillards, des handicapés leur sont une véritable sacerdoce, et s’évertuer à remonter le courage des abattus, des déçus dont l’âme est profondément gagnée par le stress, l’angoisse dûe aux vicissitudes de l’existence, est naturel chez eux.
D’où le mot violence ici se définit par persévérance, dévouement, consécration, abandon, oubli de soi, c’est-à-dire on a du zèle pour l’œuvre de Dieu en se dépouillant de tout esprit de méchanceté pour ses semblables, en pratiquant plutôt la charité, comme le livre de 1 Corinthiens 13 l’expose, et de produire des fruits dignes de la repentance (Matthieu 3:8). Cette violence qui fait abstraction de toute idée de détruire son prochain, de l’exploiter, de souhaiter son échec, de l’abuser, se traduit par la volonté de suivre le sentier emprunté par les premiers disciples de Jésus ou par l’Église primitive sous la conduite du Saint-Esprit. L’Apôtre Paul, pour signifier sa consécration à l’œuvre du Seigneur, n’a-t-il pas crié avec force en Éphésiens 6 : 19 à 20, Priez pour moi, afin qu’il me soit donné, quand j’ouvre la bouche, de faire connaître hardiment et librement le mystère de l’Evangile pour lequel je suis ambassadeur dans les chaînes, et que j’en parle avec assurance, comme je dois en parler. Plus tard, il ajouta “ J’ai été crucifié avec Christ; et si je vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi ; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi (Galates 2:19 à 20). Éphésiens 4: 1 montre aussi l’abandon de Paul au Seigneur, qui était à la foi Apôtre, Prédicateur et Enseignant (1 Timothée 2 : 7).
Paul, ce restaurateur du Christianisme, qui sous la puissance du Saint-Esprit, a dû effectuer un excellent travail constaté à travers ses treize lettres écrites aux différentes églises pour les affermir dans le Corps de Christ, sans oublier ses trois grands voyages missionnaires jonchés fort souvent de difficultés. Pour porter Timothée, son enfant dans la foi, à s’armer d’endurance et de patience, il lui écrit: Combats le bon combat, saisis la vie éternelle, à laquelle tu as été appelé, et pour laquelle tu as fait une belle confession en présence d’un grand nombre de témoins (1 Timothée 6 : 12 ).
S’atteler à l’œuvre du Seigneur dénote déjà un combat qui ne réclame point les armes meurtrières laissant derrière eux des orphelins, des veuves sans soutien, des sans abri, des pertes en vies humaines et en matériels, des prisonniers, et pourquoi pas de profonds troubles psychosomatiques, à coté d’un mouvement migratoire consternant, provoquant la pitié. Paul a eu soin de dresser la liste des armes que nécessite le bon combat qu’il demande non seulement à Timothée de mener, mais encore à l’Église d’aujourd’hui (Éphésiens 6: 14 à 18).
Paul, en introduisant l’expression le bon combat, a-t-il démontré que la violence chrétienne est un bon combat? A- t- il redéfini le vocable violence dans l’univers du christianisme? Oui, c’est un bon combat. Lui même, Paul, choisi par Dieu sur la route de Damas de manière miraculeuse, parle de sa personne en disant: J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi. Désormais la couronne de justice m’est réservée; le Seigneur, le juste juge, me la donnera dans ce jour là, et non seulement à moi, mais encore à tous ceux qui auront aimé son avènement ( 2 Timothée 4 :7-8).
Pour conclure, nous souhaitons que les chrétiens se tiennent loin de la violence pratiquée par les méchants et qu’ils ne retiennent que la violence chrétienne qui n’est autre que l’ attachement, la consécration à l’œuvre du Seigneur. C’est aussi faire preuve de sagesse, d’amour (de charité), d’acceptation, de tolérance au sein de ce monde où la chair et le sang mènent la danse. Rappelons bien ceci: Paul fait usage de l’expression « Bon Combat de la foi » ( Foi combative ) pour expliquer la violence chrétienne. Que le Dieu de paix illumine notre savoir par Jésus-Christ, notre Rédempteur, à lui soient la gloire, le règne, la toute puissance au siècle des siècles !