« Le pays était en repos » devient le patrimoine d’un bon leader à travers les écritures. Le succès d’un leader se mesure à l’aune du repos du peuple.
L’émergence d’une nouvelle administration devrait annoncer la conciliation, l’entente, le rassemblement, la sollicitation des compétences, le respect des idéologies contraires, l’espoir des jours meilleurs et un temps de repos. Le temps de la gouvernance se veut être différent de celui des compétitions. C’est le temps de la mise en marche du moteur du développement et des réalisations durables. C’est le temps de l’accomplissement et du solutionnement des problèmes qui portent les gens à élever le leader au timon des affaires. C’est le temps du peuple et non celui d’un homme. C’est le temps d’attaquer les éternels démons du chômage, de la précarité, de l’assurance de santé, des pandémies, du réchauffement climatique et non celui de la promotion personnelle et de l’auto-encensement… Mais Hélas, par ignorance ou par mauvaise foi, le psychè collectif d’un peuple est pris en otage par les médias alimentés gratuitement par des provocations, des exagérations, des balivernes de notre leader. Nous vivons un temps d’un manque de repos, de bouleversement à l’échelle nationale. L’on ne se réveille plus aux nouvelles, porteuses d’espoir, des avancées technologiques, d’un homme qui a foulé le sol lunaire, de la chute d’un mur symbolisant les dernières vestiges du communisme, de la découverte d’un vaccin, d’un discours rassurant d’un leader face à une tragédie nationale, mais l’âme collective d’une nation se réveille journellement aux nouvelles sensationnelles, agitatrices de fragments de phrases divisives tweetées par l’homme dit « le plus puissant du monde » . Hormis toutes considérations sur les visions politiques de l’homme…Quelle régression en terme de communication, de leadership et déontologie!
Il frise l’immaturité quand le leader est obsédé de sa propre personne et de ce que les gens pensent et disent de lui à tort ou à raison. La critique fait partie du leadership. Le désir d’être populaire, vu et loué par tous ne convient pas au bien public mais à la gratification d’un ego surdimensionné. L’impulsion de répondre à tout cri d’oiseau pour se justifier ou attaquer trahit la confidence et l’objectivité et envoie des signaux de confusion et d’insécurité au peuple. N’y a-t-il pas une leçon à apprendre de ce grand leader qui disait : Rarement, si jamais, je m’arrête pour répondre à la critique de mon travail et de mes idées. Si je cherchais à répondre à toutes les critiques qui traversent mon bureau… je n’aurais pas le temps de faire un travail constructif. » MLK Jr.
Les gens le trouvent difficile à respecter un homme qui ne démontre pas la retenue, la maitrise de soi, le courage moral et le sang-froid devant les pressions, les critiques et les détracteurs. Les bévues sont interminables. Dénigrer l’apparence et l’intelligence d’une animatrice est en dessous de la dignité de l’office présidentiel. Cracher des petites attaques personnelles à longueur de journée à tout venant rabaissent le prestige de l’office. Les tweets incessants et polarisés sur des bas sujets n’aident pas le discours national et l’acceptation de nos différences. Mépriser la civilité, dénigrer avec des surnoms dérisoires, les insultes à bon marché ne s’activent pas au bénéfice du bien commun. Il est impossible d’ignorer les déclarations du locataire de la maison blanche. Son influence se fait sentir même au-delà de nos frontières. Ainsi la nation souffre et la frustration s’invite parmi supporteurs et opposants. Les esprits sont troublés. Un sombre climat moral s’abat sur le pays.
Ce climat, nous l’avons vu venir quand l’homme se vantait de la taille de ses organes génitaux dans un débat télévisé. L’avenir se dessinait quand la première conférence de presse de l’administration tournait autour du nombre de participants ayant assisté à la cérémonie d’investiture. La priorité s’inscrivait dans l’histoire quand le premier acte officiel devant le mémorial de la CIA est un discours autoréférentiel quémandant une certaine approbation.
Ce temps est un temps de turbulences attisés par celui qui aurait dû être l’unificateur, le président de tous. Le temps est un temps d’angoisse pour les familles à cause d’un homme qui ne reconnait pas le pouvoir de la langue, qui ne sait mesurer ses propos et ne veut reconnaitre le poids de son office sur le cours des événements et de l’histoire. Ajoutées à la rhétorique, la déportation des familles, la crainte de perdre son assurance de santé, les improvisations maladroites continueront à hanter notre quotidien.
Si l’histoire peut nous servir de guide, s’il y a une quelconque leçon à tirer dans la vie de ceux qui vivaient avant nous, s’il y a quelques instructions à glaner dans la vie de ceux qui ont été élevés en position d’autorité, le passé historique nous enseignera que l’homme qui détient le pouvoir doit être humble. Si Osias, Nebucadnetsar, Sennachérib pouvaient nous parler de la tombe, Ils se porteraient volontiers à dire aux tyrans de la terre. Soyez Humble, le pouvoir est éphémère, il peut changer de camp et il changera de camp. Il sera remis à celui qui vit éternellement, celui dont la domination est une domination éternelle, et dont le règne subsiste de génération en génération. En attendant ce jour, le peuple a besoin d’un repos !